Mathon Cédric
Psychologue
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2 bd Laennec, Alès
Cédric Mathon, psychologue à Alès

Les T.O.C


De la pensée magique...

En psychologie, le trouble obsessionnel compulsif se divise en obsessions et compulsions.

Toutefois, tout rituel ne renvoie à la compulsion ! Les pensées magiques sont ainsi très fréquentes. Il s'agit pour s'en convaincre d'observer les enfants qui conditionnent la survenue de tel ou tel événement favorable au fait de réussir telle ou telle activité. Plus tard, une fois adulte, nous n’abandonnons pas forcément ces pensées magiques. Elles prennent alors davantage la forme de rituels, de superstitions personnelles (porte-bonheur, nombre fétiche,...) qui parfois nous aident à nous rassurer face à l'incertitude.

Dans la même logique, le perfectionnisme, le fait d'être pointilleux, n'est pas l'expression minorée d'une tendance à l’obsession.

... au TOC

C'est toujours le caractère envahissant ou subi de ces tendances qui doit amener à consulter un psychologue. On parlera de TOC en thermes de pathologie quand l'impact sur la vie du patient devient excessif et limitant. L'existence d'un terrain dépressif devra également alerter.

On estime à un peu plus de 2% le taux de personnes concernées par les TOC. Dans la grande majorité des cas, cette pathologie apparaît avant 30 ans.

Trouble anxieux, les TOC sont très impactants pour le quotidien des personnes qui en souffrent. Celles-ci sont perpétuellement envahies de pensées angoissantes obsessionnelles qui, si elles ne sont pas symboliquement contrées, laissent craindre la survenue d’événements catastrophiques. On comprends dès lors mieux le sentiment de très forte culpabilité vécu dans ce trouble.

Bien que la personne soit conscience du caractère infondé et excessif de sa lecture de la situation, elle ne peut y remédier. D’où la honte souvent ressentie par le patient et le retard pour oser consulter un psychologue. Le diagnostic reste donc souvent tardif, le patient s’efforçant le plus longtemps d'aménager sa vie autour de ses rituels.

Afin de contrer ces idées obsédantes, le patient va développer progressivement des pensées ou comportements rituels sécurisants qui visent à répondre à l'angoisse. Le jeu de sur-enchère entre angoisse – rituels débouche sur le caractère compulsif. Se crée alors une véritable dépendance aux rituels. Par exemple, le rituel de se laver par peur d'une contamination sera rapidement insuffisant et des « sous-rituels » viendront sécuriser le patient (rituel pour entrer dans la douche, poser la serviette,...)...

Différentes formes

Les thèmes des idées obsessionnelles portent souvent sur la saleté, la contamination ou la maladie. Le psychologue parlera alors d'obsessions phobiques. La personne peut également appréhender ses propres réactions (craintes de commettre des actes violents ou scandaleux). On parle alors en psychologie d'obsessions d'impulsivité.

Bien que pas forcément liés à l’idée obsédante, les rituels porteront souvent sur le nettoyage, la vérification ou le comptage. A ce titre, le psychologue remarque que la compulsion n'est pas pas que physique, elle comporte bien souvent une forte emprise mentale (répétitions,...) ne tolérant aucune perturbation sous peine d'éprouver un stress maximum. La personne peut aussi se rassurer par le fait de collectionner ou plutôt d'accumuler. L'ordre et la symétrie sont également souvent recherchés.

Dans les cas le plus sévères, les procédures de vérification peuvent durer des heures et rendre toute vie sociale et professionnelle impossibles. Isolé, le patient finit par sombrer bien souvent dans la dépression et la phobie sociale (peur du jugement). Comme dans de nombreux troubles anxieux, les conduites addictives représentent un réel risque (échappatoire adopté par 10% des malades...).

Quelles causes ?

Comme beaucoup de troubles, les TOC relèvent de la conjonction de différents facteurs. Ainsi, des facteurs génétiques, biologiques (perturbation de l'activité nerveuse cérébrale) et psychologiques interviennent. Il y a toujours derrière le TOC une absence d'estime de soi, de prise en charge personnelle. Sur ce dernier point, la psychanalyse fait des TOC la résultante d'une tentative de défense face à l'expression d'une agressivité inconsciente contrée par le verrouillage de la vie psychique à travers la ritualisation.

Traitements

L'approche thérapeutique est double. Elle repose à la fois sur une prise en charge médicamenteuse et sur un appui psycho-thérapeutique.

Le traitement le plus courant repose sur la prescription d'un antidépresseur qui permet à terme de minorer l'intensité des symptômes. Comme pour tous les traitements à base d'antidépresseurs, l 'effet escompté n'est pas immédiat. Il faut compter généralement 6 semaines et le patient doit être soutenu durant cette étape au risque de le voir renoncer à cette prise en charge.

En psychologie, la traitement des TOC, comme une grande majorité de troubles anxieux, pourra être envisagé sous l'angle des Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC). Comme pour les phobies, il s'agit à la fois de désensibiliser les idées obsédantes (accompagnement par le psychologue à la confrontation maîtrisée) et de travailler à l'intégration de ces pensées obsédantes dans un ensemble de pensées plus rationnelles. Plus longue, la démarche analytique qui vise davantage à soulager le symptôme par la compréhension du moment déclencheur paraît moins adaptée pour aider le patient à dépasser les troubles du quotidien.

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