Mathon Cédric
Psychologue
06.02.31.19.20
2 bd Laennec, Alès
Cédric Mathon, psychologue à Alès

TCC & biais cognitifs


Outre notre vécu qui conditionne notre façon de lire une expérience, celle-ci sera également impactée par des biais cognitifs, c'est à dire des manières de raisonner erronées.

Afin de rendre notre système de pensées équilibré, en cohérence avec nos valeurs, nos émotions, etc. nous allons user de filtres qui vont venir renforcer en retour nos pensées. Notre cerveau, notre attention aura alors tendance à se focaliser uniquement sur les éléments venant renforcer notre système de pensées au détriment des nombreux exemples pouvant l'invalider. Mais cela va plus loin ! Face à un événement positif incompatible avec l'humeur du moment, nous serons capables de le dénaturer !

Le psychologue remarquera que les processus en jeu (catégorisation, etc.) sont dans notre quotidien très pratiques. Ils permettent d'appréhender le monde facilement, d'élaborer des hypothèses « statistiquement » raisonnables. Mais ils nous amènent aussi à le voir parfois comme nous pensons qu'il doit être. Préjugés et stéréotypes ne sont alors plus très loin.

Voici une petite liste des biais les plus faciles à repérer.

La centration

Ce biais cognitif consiste à considérer que l'autre n'agit qu'au regard de ce que l'on est au risque d'ignorer d'autres facteurs régissant la vie de notre interlocuteur. Si celui-ci baille, ce n'est peut-être pas parce que je l'ennui mais en raison de sa courte nuit... C'est accepter l'idée simple que je ne suis pas son centre de gravité. Là où je pense qu'il doit encore se moquer de ma chute, lui pense déjà à autre chose...

Le manichéisme

C'est le fait fait de lire le monde sans nuance, tranché entre le bien et le mal, le noir ou le blanc. La moindre incohérence, le moindre échec et le comportement devient incohérent, excessif. Le psychologue entendra souvent la femme délaissée dire que les hommes sont tous des salops et préférera alors se replier sur elle-même. La quête d'absolu est souvent contre productive si elle ne tolère pas l'échec. Il en va de même de valeurs trop exigeantes. Les valeurs doivent être des perspectives, non des barrières. Voir le monde de façon rigide, c'est devoir s'exposer émotionnellement en cas d'écart plus que probables...

Le catastrophisme

C'est faire de pas grand chose une montagne. C'est voir dans le léger retard de votre enfant à rentrer de soirée un accident de la route. C'est prêter à notre interlocuteur des intentions forcément négatives qui ne sont bien souvent que nos propres projections de nos peurs !

Les prédictions biaisées

Notre cerveau aura tendance à élaborer des hypothèses conformes à notre état d'âme du moment. Si je ne me sens pas bien, je vais éviter d'aller à ce premier RDV, car je sais qu'elle va me trouver ennuyeux. Pire. Si nous nous y rendons, sans doute ferons nous tous pour parvenir à ce rejet. Comme quoi, j'avais bien raison...

Quand l'émotion prime

Parfois nous agissons sou le « coup de l'émotion ». Mais l'émotion n'est pas un fait, n'est pas une vérité. Elle est une construction qui nous est propre. Le psychologue en TCC vous aidera à différer votre action de l'émotion. Avec le recul, sans doute serons nous capables d'appréhender la situation pour ce quelle est.

L'exemple pour la généralité

Ce biais consiste à faire d'un exemple une généralité. Biais d'autant plus pervers que nous avons alors tendance à ne percevoir que les exemples conformes avec notre ressenti du moment. S'il doute de lui, une seule mauvaise note suffira à confirmer l'élève dans son incompétence indépendamment de autres bonnes notes.

Catégoriser

Le psychologue vous parlera également de notre tendance à catégoriser les choses. Très utile au quotidien, ce mécanisme peut devenir inadaptatif quant il s'agit de choses complexes ou évolutives comme l'est cet Autre. Ce biais nous amènera à ne pas fréquenter telle personne jugée « trop nulle » au travail. Outre le fait de nous priver de la possibilité de changer cette image au regard de ses autres facettes (en dehors du boulot c'est un père formidable, etc.), ce biais nous amènera un adopter un comportement à priori. Catégoriser les choses, c'est les figer.

Que faire ?

De manière générale, il convient le plus souvent d'essayer de se décentrer et de s'efforcer de repérer les autres arguments possibles, les autres points de vue, les autres exemples que mes filtres écartent.

En TCC, le psychologue vous invitera à noter les événements (et émotions liées) qui vous pèsent et vous invitera à y revenir plus tard en essayant de voir de quelle façon les biais décrits ci-dessus peuvent jouer... Il s'agira alors, à froid, d'apprendre à forcer votre esprit à rechercher d’autres possibles :

En tout état de cause, le passé nous guide, mais ne doit pas nous figer. Le passé est un phare, non un port dit un proverbe russe. A partir de quand décide t on que nos expériences passées sont suffisantes pour nous définir ? Pourquoi faudrait-il s’arrêter à celles de l'enfance, de l'adolescence,.. ? L’expérience passée n'est pas une vérité. Le psychologue TCC vous aidera à utiliser ce fait pour progresser.

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