Mathon Cédric
Psychologue
06.02.31.19.20
2 bd Laennec, Alès
Cédric Mathon, psychologue à Alès
La médiation par Cédric Mathon, psychologue à Alès

Impacts de la médiation


La travail psychologique de médiation facilite la transformation et l'assainissement de la relation. Elle donne une meilleure perception des besoins respectifs et de l'avenir du lien familial qui unit encore malgré la rupture.

Identifier ses besoins, désirs et valeurs respectifs

Le psychologue permet à chacun d'identifier ses besoins, ses intérêts et de défendre ses valeurs. Les besoins sont engendrés par les désirs. Lorsqu'ils ne sont ni entendus ni satisfaits, ils engendrent frustration et colère. La négation par l'autre provoque une forme de désespoir et de l'agressivité qui alimente le conflit. La médiation fait travailler sur les désirs et les besoins afin de les rendre compatibles avec la réalité.

Quelle différence y a-t-il entre ces deux tensions ? Qu'est-ce qu'un besoin ? Tout être humain est confronté au besoin. Certains besoins sont plus indispensables que d'autres : ce sont les besoins fondamentaux. D'eux découlent les besoins secondaires. Les besoins fondamentaux sont une nécessité qui, lorsqu'ils ne sont pas assouvis, créent manque et anxiété. Le propre d'un besoin fondamental est d'être pleinement satisfait sans quoi on risque de se sentir en danger. Dès que ce type de besoin est comblé, il disparaît contrairement au désir qui peut perdurer. Le psychologue Maslow (1908-1970) a classifié cinq types de besoins fondamentaux. Ces besoins sont premiers pour l'homme car ils lui permettent de s'épanouir et de progresser. Chacun a besoin d'être satisfait avant de passer au suivant.

Le premier des besoins fondamentaux est d'ordre physiologique. Il s'agit de la survie de chaque être humain. Boire, manger, avoir un toit sont des besoins vitaux. Le deuxième besoin est un besoin de sécurité qui permet de se sentir protégé d'un danger. Le troisième besoin est un besoin d'appartenance. On a besoin de sentir que l'on appartient à une famille ou à un clan. 11 s'agit là d'un besoin social. Le quatrième besoin est celui de l'estime et de la reconnaissance, il rejoint le troisième besoin. On a besoin d'être reconnu pour ce que l'on est réellement et non pour ce que les autres souhaiteraient que l'on soit. Le cinquième besoin est celui de l'accomplissement ou de l’épanouissement de soi. Il ne se met en place que lorsque tous les autres besoins sont assouvis.

Le deuil de la relation

La décision de se séparer se prend rarement en même temps et l'expérience en thérapie de couple avec un psychologue montre que l'on n'est pas toujours à l'unisson face à la situation. Il faut du temps pour accomplir le deuil d'une relation. Le deuil enfin consenti permet de faire cesser ce besoin incessant que vous pourriez ressentir de vous quereller, de tourmenter l'autre ou de le convoquer sans fin au tribunal.

Le deuil relationnel s'apparente à celui de la perte d'un être cher, avec en plus un sentiment de rejet qui se greffe sur la honte d'avoir été abandonné plus ou moins injustement. Le sentiment de rejet et la honte que l'on ressent d'avoir été écarté atteignent douloureusement l'estime de soi et la confiance que l'on a envers soi-même.

La psychologue Élisabeth Ross a défini les différentes étapes du deuil d'un être cher. Les étapes du deuil amoureux peuvent être calquées sur celles-ci. Chacun passe par ces jalons sans forcément les suivre dans le même ordre ni y passer le même laps de temps.

Phase de déni

Vous refusez dans un premier temps de croire ce qui vous arrive. Vous pensez que la rupture n'est que passagère et que l'autre va revenir. Cette phase est la plus dévastatrice. Le rejet ressenti remet brutalement en question l'estime de soi et la confiance en soi.

La phase de colère ou de culpabilité

Vous réalisez ce qui arrive et exprimez votre révolte. Vous vous montrez furieux contre vous-même et contre l'autre, vous ressentez son absence comme un manque. Si vous êtes celui qui a pris la décision de la rupture, vous vous sentez plus ou moins coupable et vous vous demandez si vous avez bien fait. Certains tenteront ou accepteront d'engager une médiation avec un psychologue pendant cette étape, heureux de profiter de l'occasion de revoir l'être qu'ils continuent à aimer. Il n'est pas certain que ce soit le bon moment.

La phase de marchandage ou de combat

La situation est acceptée, mais vous cherchez à marchander ou à vous venger du départ de l'autre. C'est le moment où les rancœurs vont se cristalliser, vous voulez que l'autre « paye » la souffrance qu'il vous a fait endurer. C'est une phase de combat, vous êtes souvent en contact avec votre avocat. Vous exigez de garder le domicile familial, d'avoir la résidence principale des enfants, cherchez à réduire au maximum le droit de visite de l'autre parent ou bataillez pour avoir une plus grande prestation compensatoire. Vous ne voulez plus rien laisser passer à l'autre. La sagesse recommande d'attendre la fin de cette phase avant de tenter une médiation avec un psychologue car vous n'êtes sans doute pas dans le meilleur état d'esprit pour vous montrer conciliant.

La phase de dépression

Vous vous repliez sur vous-même et n'avez plus envie de lutter, Vous vous montrez prêt à accepter tout ce que demande l'autre à la condition qu'il sorte définitivement de votre vie. A cette étape, la médiation psychologique n'est pas non plus conseillée car vous risquez de vous montrer trop conciliant pour en finir au plus vite et de le regretter par la suite.

La phase d'acceptation

La paix intérieure est enfin retrouvée. Vous avez tourné la page et êtes prêt à envisager l'avenir autrement. Cette phase est le moment idéal pour commencer une médiation. Vous êtes a priori devenu suffisamment fort et solide pour revoir l'autre et faire valoir vos besoins tout en acceptant d'écouter les siens, Vous êtes prêt à travailler de concert.

Au fil des séances, le travail de médiation avec un psychologue vous amène à faire tomber vos masques respectifs et à vous montrer authentiques, tels que vous êtes réellement. En s'acceptant pleinement avec vos forces et vos limites, vous vous reconnaissez plus humains. Vous ne ressentez plus le besoin ni l'envie de vous déprécier mutuellement et ne percevez plus de culpabilité. Vous vous acceptez enfin tel que vous êtes. L'acceptation de vos propres faiblesses facilite l'acceptation de celles de l'autre, et développe l'empathie dont vous ferez preuve envers lui. En baissant vos mécanismes de défense, vous vous montrez plus sincère l'un envers l'autre, prêt à redécouvrir l'altérité et à cheminer vers une sortie du conflit.

Une approche raisonnée de son histoire

Le psychologue vous invitera à ne pas rester sur les faits mais aussi, nous l'avons dit, à exprimer vos ressentis et vos émotions. La libération de la parole aide à objectiver ce que l'on vit, à sortir de l'excessif, du passionnel, de la rancœur ou de l'ulcération. Poser les mots justes sur ce qui ne va pas sort de l'état de confusion dans lequel nous plonge le conflit. En mettant en mots vos ressentis vous sortirez des rapports de force et accepterez enfin la réalité de votre histoire.

Avec bienveillance, le psychologue pose des questions qui aident à mettre en mots ce que vous ressentez au fond de vous. Il reformule vos paroles et les met en lumière afin qu'elles correspondent à ce qui vous habite. Il les valide de sorte que ce qui doit être compris par l'autre correspond bien à ce que vous cherchez à dire. Cette reformulation, qui reprend ce qui a été dit d'une façon un peu différente, favorise la prise de conscience commune et permet le réajustement.

À son tour, l'autre peut dire son ressenti et formuler ses besoins afin que vous puissiez les entendre et chercher à les comprendre. Petit à petit, à force de faire l'effort de comprendre ce que dit l'autre, vous en viendrez à ne plus subir la relation toxique et à vous repositionner en sujet de votre histoire. Afin de donner plus de poids à ce qui est dit, le psychologue peut être amené à travailler avec son tableau de conférence. Cet outil est indispensable pour ne pas perdre de vue les raisons de votre venue en médiation et noter les points importants à ne pas oublier ou les micro-accords auxquels vous parviendrez au fil des discussions. Ces notes prises au tableau s'avéreront très utiles lorsqu'il s'agira de finaliser la médiation, de revoir les points abordés et de les regrouper sous forme d'un accord écrit.

Retrouver confiance en soi et en l'autre

Petit à petit, vous quitterez ce sentiment d'insécurité face à l'autre. Mis en confiance par l'appui et le soutien du psychologue, vous oserez exposer vos émotions en acceptant de mettre en lumière vos souffrances et vos besoins. A votre rythme, vous ferez tomber les barrières qui vous faisait paraître si sûr de vous. Vous sortirez des mécanismes de défense qui faisaient intellectualiser et rationaliser le conflit ; vous quitterez la froideur et le cynisme dont vous faisiez preuve envers l'autre. Avec simplicité, vous redeviendrez enfin vous-même, vos forces et vos faiblesses, vos qualités et vos défauts, En retrouvant l'unicité de votre personne, vous serez plus même d'agir en conformité avec ce que vous êtes réellement.

Au fil des entretiens psychologiques, vous appréhenderez le conflit différemment, avec plus de lucidité, en reconnaissant aussi votre par responsabilité.

Le déroulement du processus amène à un changement à la fois personnel et relationnel. On reprend confiance en soi et en ses capacités, on redevient capable de poser un acte positif et de discerner la bonne manière de l'accomplir. En acceptant de dévoiler ses émotions et ses sentiments devant l'autre, on réalise qu'on ne se met plus en danger. On accepte ainsi de lâcher prise. Engagé dans le même processus, votre interlocuteur retrouve lui aussi la capacité de vous donner les signes de reconnaissance dont vous avez tant besoin pour vous sentir enfin entendu et compris. Vos regards respectifs se modifient et vous comprenez enfin les réactions et les comportements passés. Le sens de l'altérité est enfin retrouvé.

La restauration de la confiance développe la responsabilité de chacun et permet de se resituer en vérité. Elle implique un renoncement à la toute-puissance. Elle autorise à dévoiler ses faiblesses en étant conforté par le fait qu'elle n'ouvre pas la porte à des manifestations de force de l'autre.

Basée sur votre nouvelle entente, cette relation inauguratrice sera respectueuse des capacités de chacun. Vous vous reconnaîtrez comme deux êtres distincts ayant eu une histoire commune mais cheminant désormais séparément. Conscient de votre part de responsabilité dans le conflit et dans ses conséquences, vous serez enfin suffisamment étayé pour prendre en main l'avenir de votre dialogue.

Bâtir un nouveau type de relation

Lorsque l'on est parents, une des motivations pour accepter de rencontrer l'autre réside sans doute dans l'intérêt supérieur de ses enfants. On a la volonté, malgré la rupture conjugale, de les préserver autant que possible et de continuer chacun à s'investir dans leur vie et leur éducation. Vous trouverez en médiation un soutien à la construction de la coparentalité, c'est-à-dire à la mise en place d'une parentalité coopérative et un étai au maintien de vos compétences parentales. Le psychologue différencie le conflit conjugal de la relation parentale. Vous aurez l'occasion de discuter de la manière de préserver vos enfants en faisant attention à ce que vous dites devant eux à propos de l'autre, ne pas les rendre témoins de vos colères ni partie prenante de votre conflit.

Vous inventerez avec les conseils du psychologue des procédés pour maintenir une communication efficace au sujet des enfants et redeviendrez capable de vous consulter sur les questions importantes qui les regardent. Vous discuterez de façon constructive des multiples possibilités à envisager pour le maintien d'une relation équilibrée non seulement avec vous mais aussi avec le reste de la famille : oncles et tantes, les cousins ou les grands parents.

La médiation psychologique permet de faire évoluer la relation conflictuelle vers une relation de coéquipiers efficace et constructive, respectueuse des intérêts de chacun.

La relation, qui avait évolué du mode amical au mode amoureux, puis du mode amoureux au mode conflictuel doit maintenant sortir du mode conflictuel et destructif pour se transformer à nouveau. Dans l'intérêt des enfants, elle peut se transformer en nouvelle relation de type collaborative, sur le même type de modèle de relation mis en place avec un collègue de travail motivé par un même projet commun.

De toxique, destructive, empreinte de colère, de critiques, d'insultes, peut-être même de haine, voire de violence, la relation née de la séparation doit évoluer, On ne veut plus jamais revoir l'autre et on veut cesser définitivement toute relation avec lui. Vous avez cependant bâti une famille et il peut s'avérer difficile de cesser toute relation si chacun veut conserver son rôle de parent. C'est cette nouvelle relation qu'il faut bâtir, celle d'une coparentalité responsable. Ce type de relation collaborative se rapproche de celui que vous pourriez développer avec un associé avec qui vous travaillez sur un sujet qui tient à cœur aux deux. La relation de parents-partenaires est une relation positive et fonctionnelle. Elle est le fait de deux adultes responsables, désireux de coopérer pour mener à bien l'avenir de leurs enfants. En travaillant sur la mise en place d'une coordination parentale. vous vous sentirez émotionnellement plus en sécurité et suffisamment en confiance pour discuter de façon constructive la mise en place de votre coparentalité.

La médiation avec un psychologue participe au changement de la relation. Vous avez la capacité de transformer votre relation conflictuelle en relation partenariale de la même manière que vous aviez autrefois été capable de faire évoluer votre relation, passant de l'amitié à l'amour. Vous pouvez agir à nouveau et ne pas rester dans une relation conflictuelle toxique. En discutant de façon constructive, vous parviendrez à mettre en place des rapports d'associés et exercerez votre coparentalité de façon efficace et responsable.

Trouver un chemin vers le pardon

La médiation familiale conduit-elle vers le pardon ? Avant de répondre, il est peut-être nécessaire de s'interroger sur la signification du pardon véritable et ce qu'il peut apporter. Le pardon libère de la haine, de la culpabilité, de la rancune et de l'esprit de vengeance qui dévorent et asservissent. Il libère du passé, guérit les blessures et ouvre à la paix intérieure. Pardonner exige cependant une grande liberté et une grande maturité.

Donner son pardon ne signifie pas oublier, rationaliser ou taire ses souffrances ni encore moins faire comme si rien ne s'était Passe. Pardonner ne signifie pas non plus excuser l'autre, lui trouver des circonstances atténuantes ou se sentir supérieur à lui. Ce n'est pas une démonstration de magnanimité. Pardonner ne signifie pas non plus forcément se réconcilier, même si c'est bien sûr une finalité possible et souhaitable.

Cette personne que vous avez aimée et avec qui vous êtes en conflit vous a réellement profondément blessé, il ne s'agit pas de remettre cela en question. Vous avez été en attente vis-a-vis d'elle, pensé qu'elle vous aimait d'un amour inconditionnel, pensé qu'elle ne vous trahirait jamais et que sa loyauté ne ferait pas défaut. Or, vos attentes ont été terriblement déçues. L'autre dont vous attendiez un soutien fidèle, n'a pas écouté, ni entendu vos griefs ou pris en compte vos ressentiments. Au contraire il vous a dévalorisé, culpabilisé, rejeté, humilié, mis colère, vous a trompé, vous a causé de la peine et a exercé sur vous un chantage ; peut-être même a-t-il été menaçant ou violent. Comment dans ces conditions avoir accès au pardon ?

Le pardon est avant tout un cheminement intérieur qui implique en premier lieu de ne pas nier ce qui s'est passé. Avec simplicité et lucidité, il est nécessaire de faire l'état des lieux de la situation, reconnaître la réalité de sa blessure, accepter son sentiment de colère, de tristesse, de peur ou de vengeance.

Pardonner à l'autre, c'est aussi accepter de se remettre en question, de s'interroger avec franchise et courage sur sa propre responsabilité afin de se pardonner en premier à soit-même. Travail long et souvent douloureux. Ce n'est que lorsque vous vous serez vraiment pardonné et que vous aurez repéré avec lucidité vos propres limites, que vous pourrez vous tourner vers celui qui vous a abîmé. Il ne s'agira alors pas d'effacer les faits, ni de les excuser ni de leur trouver des circonstances atténuantes, mais d'essayer de retrouver en celui qui vous a fait du tort la valeur et la dignité de ce qui fait de cette personne avant tout un être humain.

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